2006 Annee du Changemenent

Immobilier, les dernières 48 heures prouvent que 2006 amènera du changement.

Par Marie Phoenix le 19 janvier 2006

C'est la cacophonie ! Les deux derniers jours l'ont bien prouvé, 2006 sera l'année du changement car trop d'avis divergents sont émis pour que le cap haussier soit maintenu. L'horizon est flou, comme cette maison. Et contrairement à mon habitude je consacre un troisième article à l'immobilier en moins de 24 heures. Après PAP, c'est la Forêt Immobilier qui ouvre la deuxième brèche en parlant d'augmentations qui ne "passent plus" ou de "négociations de plus en plus tendues depuis septembre dernier".

L'immobilier baisse en Australie, aux Etat-Unis, et tout particulièrement à New-York, en Angleterre, en Chine, ou en Belgique. Mais d'après certains, notre pays est hors d'atteinte du krach, la fameuse exception française revue et corrigée à la sauce immobilière. Alors qu'une analyse réaliste et une publication rapide de vrais chiffres est assez aisée dans beaucoup de pays, nos professionnels ont des réactions corporatistes assez remarquables.

Vous prenez la Chambre des Notaires, vous y ajouter la FNAIM et vous assaisonnez ces deux principaux ingrédients de reportages télé partiaux(France 2), puis vous saupoudrez le tout de matraquage médiatique, grâce à une dépêche qui fera le tour de toutes les rédactions, et qui sera reprise telle quelle. (Les autres sont déjà au lit, pourquoi pas moi ?). L'addition sera salée et indigeste pour les derniers acheteurs que l'on veut prendre dans les filets.

Pourquoi faire ? Pour avoir le temps de vendre, de liquider le patrimoine qui n'a pu être vendu, pour se voiler la face et retarder à tout prix cette période triste de vaches maigres ? La machine freine, on appuie à fond sur l'accélérateur ! Mais ce n'est pas comme ça comme qu'on monte les pentes raides. Car pour un acheteur moyen le prix d'un logement est aujourd'hui un mur  infranchissable.

Cette négation est insensée. L'Etat en personne, pas un badaud dans un café, ni Madame Irma, avait lancé des avertissements il y a déjà quelques mois : soit ça va baisser progressivement dès maintenant, soit nous allons dans le mur et le krach sera violent. Des analystes indépendants l'avaient dit aussi, si la situation ne se "clarifie" pas avant 2007, la possibilité d'un krach avoisine les 70%. D'après certains, il serait même inévitable si la situation perdure au-delà de 2005.

Que l'on ne prédise pas de cataclysme, ça se comprend, mais que l'on n'ait pas l'honnêteté intellectuelle de faire un tour d'horizon complet, de poser la question des prix dans l'optique de la baisse des transcations - avérée sur le terrain et quantifiée - de la montée des taux et de la réduction de la solvabilité qui est à son plus bas niveau depuis 1990, est indigne d'un pays qui se veut un modèle de démocratie. Puis l'Union Européenne ne tolérera pas indéfiniment des taux d'endettement records et des comptabilités "arrangées", d'autant plus que la BCE, inquiète de voir le spectre de l'inflation veille et n'hésitera pas à intervenir.

Le matraquage médiatique de ces derniers jours, l'annonce insouciante de la Chambre des notaires, le reportage de France 2, nous laissent pantois. La peur du retournement, la volonté de faire tenir le château de cartes jusqu'aux élections, le désir de laisser du temps à l'Etat, qui cherche à se défaire d'une partie de son patrimoine immobilier, ou aux vendeurs à la découpe, empêtrés dans des procédures avec des particuliers et les 45 associations, qu'est-ce qui motive un tel optimisme "aveugle" et calculateur ?