Reaction au Communique de la FNAIM, Avril 06
C'est de la langue de bois. Le communiqué de la
FNAIM ressemble au communiqué d'une armée en déroute, enfoncée de
front, mais qui rappelle qu'elle a gagné, par le passé, quelques
territoires.
Lire le chapitre : L'usage de la langue de bois
L'argumentaire marketing des agences repose sur la peur de la
hausse de prix : "achetez avant qu'il ne soit trop tard". Maintenant
que le marché se retourne, il devient impossible pour les agences de
reconnaître l'ampleur de la baisse. Même quand les prix baissent
fortement, comme au mois de Mars 2006, on parle encore de hause
(l'année dernière).
Pour les agences, reconnaître l'ampleur de la baisse, ce serait se
priver des derniers clients potentiels, les derniers moutons encore
hypnothisés par la hausse des prix. Surtout, ce serait briser la
mécanique marketing et tout remettre en cause.
La vérité est dure à dire, mais elle est probablement de cet ordre :
Les prix baissent fortement. Pourquoi ?
Tous les acheteurs potentiels, généralement des couples à hauts
revenus, ont déjà acheté, de peur d'une hypothétique pénurie. Ces
achats ont été effectués par anticipation. Le flot de clients a coulé
durant quelques années, puis s'est tari.
Sans acheteur, on entre dans une crise brutale, pas un atterrissage en douceur.
La crise survient au moment de la transition démographique, alors que
les besoins en logement pour les 30 prochaines années sont relativement
faibles. Parallèlement, la mortalité devrait remonter en flèche,
libérant de nombreux logements. Même quand on vit vieux, il faut bien
passer dans l'autre monde un jour.
La construction neuve va continuer à bien se porter, comme en
Allemagne. En France, le niveau de production devrait continuer à
fleurter avec les 400.000 logements par an.
Acheter aujoud'hui un logement collectif de petite surface est du
suicide. Le krach en Allemagne montre que la valeur des appartements
peut baisser jusqu'à zéro. L'avenir est à la maison individuelle, de
taille respectable et bon marché.
On achète pour se faire plaisir et se loger. Tout achat spéculatif doit
être écarté. L'immobilier est un anti-placement. Les investisseurs
doivent se préparer à voir la valeur de leurs biens baisser
régulièrement durant 30 années à 50 années. L'immobilier est LE
placement à éviter.