USA Octobre 2009 - Les riches ont confisqué l'économie
Les riches ont confisqué l'économie Par Paul Craig Roberts |
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Le 16 octobre 2009 |
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Bloomberg rapporte
que les proches collaborateurs du ministre des Finances, Timothy
Geithner, ont gagné des millions de dollars par an en travaillant pour Goldman Sachs,
Citigroup et d'autres sociétés de Wall Street. Bloomberg signale que
pas un seul de ses assistants n’a affronté l’approbation du Sénat.
Pourtant, ils sont chargés de contrôler le dossier des centaines de
milliards de dollars de fonds publics de leurs anciens employeurs. Les
milliards de dollars de dons de l'argent du contribuable ont procuré
aux banques un déluge de capitaux à faible coût qui ont regonflé leurs
bénéfices, tandis que les contribuables qui ont fourni les capitaux
sont de plus en plus sans emploi et sans abri. JPMorgan Chase a annoncé avoir gagné 3,6 milliards de dollars au troisième trimestre de cette année. Goldman Sachs a fait tant d'argent en cette année de crise économique, que d’énormes primes sont prévues. Le London Evening Standard rapporte
que « chacun des 5500 employés londoniens de Goldman Sachs peut
s'attendre à déclarer une prime moyenne d'environ 500.000 livres
(800.000 dollars). Chaque cadre supérieur obtiendra un bonus de
plusieurs millions de livres, avec pas moins de 10 millions de livres
(16 millions de dollars) pour le mieux payé. » Au cas où les bangsters ne parviendraient pas à décider comment profiter de leur richesse, le Financial Times propose un nouveau magazine, « Comment la dépenser. »
Les détaillants de New York prient pour certains d'entre eux qui
souffrent d'un taux de disponibilité de 15,3 pour cent sur la Cinquième
Avenue. Le statisticien John Williams (shadowstats.com)
rapporte que la vente au détail ajustée à l'inflation est retombée au
niveau d'il y a 10 ans : « Dans la vente au détail, la richesse de
presque 10 ans de croissance réelle a été détruite dans la dépression
toujours en évolution. » Pendant
ce temps, à New York, les refuges pour sans-abri ont atteint le nombre
inouï de 39.000, 16.000 d'entre eux étant des enfants. L’administration
de New York City est si débordée qu’elle loue 90 dollars la nuit les
appartements à louer inoccupés pour les sans-abri. Désespérée,
l’administration de la ville offre gratuitement un billet d'avion en
aller simple aux sans-abri pour qu’ils quittent la ville, et font payer
un loyer aux sans-abri des refuges qui ont un emploi. Une mère
célibataire gagnant 800 dollars par mois paye 336 dollars de loyer pour
sa place dans l’abri. Le
chômage de longue durée est devenu un problème grave dans tout le pays,
son taux soi-disant de 10 pour cent étant multiplié par deux à 20 pour
cent. Désormais, les allocations chômage prolongées de centaines de
milliers d’autres d’Étasuniens commencent à expirer. Le fort chômage a fait de 2009 une année record pour le recrutement militaire. Un
nombre record d'Étasuniens, plus d'un sur neuf, vit avec des tickets
alimentaires. Le défaut de remboursement d’hypothèque est en hausse,
tandis que le prix de l'immobilier chute. Selon Jay Brinkmann de Mortgage Bankers Association, partout, du prêt subprime
au prêt à taux fixe préférentiel, ce problème a été multiplié par les
pertes d'emplois. Sur le parc des expositions Wise en Virginie, 2000
personnes ont fait la queue pour des soins dentaires et de santé
gratuits. Tandis
que les Etats-Unis accélèrent le planning de la dernière bombe brise
bunker et que le président Obama s’apprête à envoyer encore 45.000
troupiers en Afghanistan, 44.789 Étasuniens meurent chaque année de
manque de traitement médical. Les gardes nationaux disent qu'ils
préféreraient affronter les Taliban plutôt que l'économie étasunienne. Ce
n'est guère étonnant. Au milieu du chômage le plus grave depuis la
Grande Dépression, les sociétés continuent de déplacer les emplois à
l’étranger et de remplacer leurs employés restants aux États-Unis par
des étrangers moins bien payés dotés de visas de travail. La
délocalisation de l’emploi, le renflouement des bangsters riches et les
déficits de guerre détruisent la valeur du dollar. Le dollar perd
rapidement de la valeur depuis le printemps dernier. La devise de la
superpuissance hégémonique a perdu 14 pour cent contre le pula du
Botswana, 22 pour cent contre le real brésilien et 11 pour cent par
rapport au rouble russe. Dès que le dollar aura perdu son statut de
monnaie de réserve, les États-Unis seront incapables de payer leurs
importations et de financer les déficits budgétaires de leur
gouvernement. La
délocalisation a rendu l’Étasunien fortement dépendant des
importations, et la perte de pouvoir d'achat du dollar érodera encore
davantage son revenu. Comme la Réserve fédérale est obligée de
monétiser les émissions d'obligations du Trésor, l'inflation intérieure
éclatera. À part les bangsters et les PDG des sociétés délocalisées, il
n'existe aucune source de demande de consommation pour animer
l'économie. Le
système politique est indifférent au peuple étasunien. Il est
monopolisé par quelques groupes d'intérêts puissants qui contrôlent les
contributions des campagnes [électorales]. Les groupes d'intérêt usent
de leur pouvoir pour monopoliser l'économie en leur faveur, le peuple
étasunien n’est rien du tout. Article original en anglais : vdare.com/roberts/091015_economy.htm |